• contenu
  • menu
  • pied de page

Guerre et protection des populations


Titre de l'activité : Guerre et protection des populations
Matériels de l'élève

Stylos, crayons de différentes couleurs.

Feuilles vierges / bloc note pour répondre aux questions.

Organisation

A la fin de l'heure, vous devez avoir constitué une carte mentale collective de l'objet / du document. Les questions vous guideront dans la compréhension et l'analyse mais, en fonction du temps imparti, il faut garder à l'esprit que la production de la carte mentale est plus importante que la réponse à chacune des questions. Bon courage !

Etape 1 : Décrire⚓

Questionnements⚓

1/ Qu'est-ce que cet objet ? Quelles hypothèses pouvez-vous formuler sur son usage ?

2/ Décrivez-le le plus finement possible (forme, matériaux, type de fabrication...).

Etape 2 : Comprendre⚓

Les masques à gaz⚓

La population avait été traumatisée par l'utilisation du gaz pendant la Première Guerre mondiale. Parmi les rescapés, beaucoup d'hommes étaient revenus malades des poumons car ils avaient été gazés dans les tranchées. Ils avaient beaucoup de mal à respirer et, très souvent, ils mouraient quelques mois ou quelques années après leur retour. En lien avec l'essor de la chimie, la première utilisation de gaz au combat fut une initiative allemande : il tua en avril 1915 cinq mille poilus en trois quart d'heure. En 1917, un nouveau gaz est employé par les Allemands : celui-ci a une légère odeur de moutarde et attaque la peau, les muqueuses, notamment les poumons. Les militaires et dirigeants français s'inquiétèrent alors des risques que constituaient les bombardements par bombes à gaz.

Dans les années trente, donc 12 à 15 ans après la fin de la guerre 14-18, le danger d'une prochaine guerre se précise avec l'arrivée d'Hitler au pouvoir puis l'expansion territoriale de l'Allemagne. Par précaution, les gens s'approvisionnent en masques à gaz. Les masques à gaz sont censés protéger des effets des bombes à gaz toxiques qui contiennent des gaz fugaces ou persistants (efficaces plusieurs semaines après la chute du projectile). Dès le printemps 1939, les mairies distribuent les masques à la population avec la notice explicative. Les murs se couvrent d'affiches expliquant aux intéressés comment mettre correctement leur masque. Des exercices d'alerte sont organisés pour informer la population.

Ainsi, pendant les premiers mois de la guerre 39-45, les Français se déplacent partout avec leur masque à gaz. On en voit même aux terrasses de cafés.

Complément :

Source principale de ce texte : Témoignage recueilli auprès de Madame Renée Thouanel-Drouillas[*]

Questionnements⚓

1/ A quel autre moment historique est associé le masque à gaz ?

2/ A la veille de la Seconde Guerre mondiale, qui possède des masques à gaz ? Pourquoi ?

3/ Quel est le climat en France en 1939 ?

Etape 3 : Analyser⚓

La vie quotidienne des populations dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale⚓

Dès les années trente, les pouvoirs publics français prennent une série de mesures destinées à protéger la population civile en cas de conflit armé et de bombardements. La loi du 8 avril 1935 rend obligatoire l'organisation de la défense passive sur tout le territoire national et celle du 11 juillet 1938 précise son rôle en cas d'attaques aériennes. Ces mesures reposent sur trois grands axes :

- la mise en place d'un réseau de surveillance et de diffusion de l'alerte au moyen de sirènes

- la distribution de masques à gaz, le recensement des caves et lieux pouvant servir d'abris ainsi que la construction d'abris souterrains

- l'information et la sensibilisation de la population aux règles de conduite à tenir en cas d'alerte (affichage, diffusion de brochures...).

Les plans de Défense passive sont établis par les communes, sous l'autorité des préfets. La Défense passive est composée d'hommes et femmes volontaires ainsi que d'agents des services publics non soumis aux obligations militaires. Son rôle s'accroît avec la déclaration de guerre de la France à l'Allemagne le 3 septembre 1939. Jusqu'au 10 mai 1940, les actes de guerre restent localisés à la frontière franco-allemande et en mer : c'est la "drôle de guerre".

Le 17 juin 1940, la Luftwaffe[*] bombarde la gare de triage de Rennes (plaine de Baud), alors encombrée de réfugiés ainsi que de soldats français et britanniques en attente d'un redéploiement : un train de munitions explose à proximité des trains de soldats et réfugiés. Cet événement est à l'origine de milliers de morts et de disparus (probablement 2000). Le 18 juin, Rennes est occupée et le 22 juin, l'armistice est signé. Les Allemands n'ayant pas utilisé l'arme chimique, l'idée de se protéger avec des masques à gaz est peu à peu abandonnée.

Néanmoins, la France occupée peut subir des bombardements adverses. Les incendies et effondrements de bâtiments sont redoutés. C'est pourquoi la Défense passive subsiste. Pendant l'occupation, les villes sont découpées en îlots. Chaque chef d'îlot doit veiller à ce que les lumières soient occultées et des stocks de sable disposés dans les immeubles. Il doit également donner les premiers secours, guider les populations vers l'abri le plus proche en cas de bombardement...

Or, aux raids de la Luftwaffe[*] en juin 1940, succèdent dès 1943 les bombardements massifs des Alliés. Cherchant à détruire le potentiel industriel français passé au service du Reich dans le cadre de la collaboration économique ainsi que les casernes allemandes, de grandes agglomérations reçoivent des tapis de bombes anglo-américains. C'est ainsi que le 8 mars 1943 l'armée américaine, en voulant détruire la gare de Rennes, lâche près de 400 bombes : 274 civils sont tués, 172 blessés et 137 immeubles sont détruits. Les bombes ayant été larguées sur le champs de Mars au moment d'une fête foraine, la propagande vichyssoise a largement relayé ce bombardement. Autre exemple dans la nuit du 7 au 8 mai 1944, un déluge de bombes alliées s'abat à deux reprises sur la commune de Bruz, semant la terreur et la désolation. Le centre est détruit en quasi-totalité (mairie, écoles, église et habitations) : sur une population de 2 800 habitants, 300 Bruzois sont blessés, 183 perdent la vie et 600 sont sinistrés.

Rennes et son agglomération subissent une dizaine de bombardements entre 1940 et 1944. En lien avec le débarquement de Normandie, la fréquence des bombardements par les Alliés devient journalière. Début juin 1944, Fougères, qui n'avait jamais été visé, l'est à deux reprises.

Affiche de propagande vichyste, date inconnue. | Informations[*]

Questionnements⚓

1/ Qu'est-ce que la Défense Passive ? De qui et comment se protège-t-on durant la Seconde Guerre mondiale ?

2/ Recherchez des exemples de bombardements allemands et/ou alliés ayant eu lieu en Bretagne.

3/ Analysez la propagande vichyste (affiche disponible en annexe dans le classeur) : quel est son objectif ?

4/ Comment la population civile bretonne a-t-elle vécu la Seconde Guerre mondiale ?

Étape 4 : Préparer la présentation de l'objet⚓

Méthode :

Reprenez les réponses aux questions précédentes et, à partir de vos connaissances, réalisez une carte mentale sur l'objet  : le but est de le présenter avec des notes. Vous veillerez à décrire finement l'objet, à préciser sa signification et son utilisation durant la seconde guerre mondiale. Votre mission est de faire revivre l'objet, d'en raconter son histoire.

Quelques conseils :

1/ Réfléchissez en surlignant dans vos réponses et prises de notes les mots-clés qui devront apparaître sur la carte mentale. Faîtes ensuite un brouillon et structurez les éléments que vous utiliserez à l'oral.

2/ N'oubliez pas de vous exercer en présentant tour à tour l'objet.

Enfin, vous pouvez bien évidemment effectuer des recherches pour élargir vos connaissances sur "les civils : des victimes de la Seconde Guerre mondiale".

Attention : Vous devrez présenter oralement l'objet à d'autres élèves et de manière vivante :

- oral court (5 mn), audible, compréhensible, dynamique à l'aide des notes rédigées sous forme de carte mentale

- nécessité de montrer/démontrer ce que l'on avance (appui de l'objet + citer ses sources)

Glossaire

  • Luftwaffe

    Armée de l'air allemande

Bibliographie

  • Renée Thouanel-Drouillas

    Enseignante retraitée, Renée est présidente de l'Association départementale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes, l'ADIRP 35. Originaire de Saint-Jacques-de-la-Lande, son père, résistant et communiste, fut déporté à Auschwitz. Renée a co-écrit avec sa sœur un ouvrage en son honneur : Emile Drouillas, dit Laporte, militant ouvrier (1978). Elle est également l'auteure du roman Jacky Delalande (2017).

Renvois & Notes

  • Informations

    Archives de Rennes (9 Fi44).

  • A propos de Guerre et protection des populations
    Auteur(s) : 
    • Cécile Gaillard
      Professeur d'histoire-géographie, Lycée René Cassin, Montfort-sur-Meu Académie de Rennes
    • Caroline Regnault
      Professeur d'histoire-géographie, Médiatrice, Atelier Canopé 35 - Rennes
    • Alain Linarès
      Professeur d'histoire-géographie, Lycée Jean Brito, Bain de Bretagne Académie de Rennes
    Licence : CC - Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions

  • Etape 1 : Décrire
    • Etape 2 : Comprendre
      • Etape 3 : Analyser
        • Étape 4 : Préparer la présentation de l'objet
            • Index

    A propos...[*] | Creative Commons - Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions Réalisé avec Canoprof (nouvelle fenêtre)