Etape 1 : Décrire⚓
1/ Qu'est-ce que cet objet ? Quelles hypothèses pouvez-vous formuler sur son usage ?
2/ Décrivez-le le plus finement possible.
Etape 2 : Comprendre⚓
Guerre et médias⚓
Avant la Seconde Guerre mondiale, très peu de familles ont un poste de radio et la télévision n'existe pas. Pour avoir des nouvelles, il y a les journaux mais, à partir de 1939, les habitants ont du mal à recevoir des informations fiables : les informations sont censurées. En effet, la Propaganda-Abteilung, service de propagande de la Wehrmacht[*] en zone occupée et le Secrétariat à l'information et à la propagande en zone sud délivrent des consignes à la presse, leur fournissent communiqués et articles et délivrent les autorisations de paraître. Les dépêches sont réalisées par une agence de presse allemande et fournies à l'Office français d'information[*]. Un Allemand, le Dr Hibbelen, achète près de la moitié des entreprises de presse parisiennes. Dans le grand Ouest, le journal dominant est l'Ouest-Éclair, journal de centre-droit soumis à la censure nazie et à la censure vichyssoise. La presse reste tout de même lue pour ses informations pratiques (prix des denrées...).
Dès 1940, la presse clandestine naît sous forme de tracts et de brochures. La radio devient également un moyen d'information très utilisé. Pendant la guerre, l'on dénombre 5 à 8 millions de postes de radio TSF[*] pour 40 millions de Français.
Les Français résistants diffusent sur les ondes radio des informations du front, soutiennent le moral des Français, envoient des messages codés pour la population et les Résistants du territoire français occupé. Ces émissions sont notamment diffusées sur les ondes de la BBC, la radio anglaise, située à Londres. Bien que peu écouté, le message radio le plus célèbre est celui de l'appel du 18 juin 1940 lancé par le Général De Gaulle appelant à la poursuite du combat contre les Allemands, à la Résistance et à le rejoindre à Londres.
La BBC devient rapidement le centre des radios libres émettant en direction des pays occupés et elle permet aux représentants de gouvernements en exil de s'exprimer. En 1944, 40 heures de programmation hebdomadaire sont réalisées en français. L'émission la plus connue s'intitule "Les Français parlent aux Français".
Pour ceux qui ne possèdent pas d'appareil radio, la seule façon de recevoir des nouvelles par ce moyen de communication est de se fabriquer un poste à galène. Le poste sur lequel vous travaillez a été réalisé par un ami du père de Renée Thouanel-Drouillas[*]. C'est un poste très artisanal ; il existait des postes beaucoup plus performants. Le principe en est simple : placer une petite pierre de sulfure de plomb, appelée galène, sur un petit socle et déplacer une aiguille sur cette pierre en cherchant à capter des ondes et surtout à les amplifier grâce à des écouteurs et tout un système de fils. Le sulfure de plomb a longtemps été extrait (entre le XIXe siècle et 1932) avec beaucoup d'autres métaux des mines de Pont-Péan, au sud de Rennes. Cependant, le résultat est toujours difficile à obtenir et le son reste de mauvaise qualité lorsque l'appareil réussit à capter quelque chose.
De plus, l'écoute de la BBC requiert la discrétion au regard du danger que cela représente. Néanmoins, bien qu'interdite, les autorités peinent à faire appliquer cet ordre. Pour s'opposer aux émissions de la BBC, les Occupants font circuler des voitures qui possèdent un matériel permettant de brouiller les diffusions. Par ailleurs, les Allemands créent Radio-Paris et le gouvernement de Vichy, Radio-Vichy. Ces radios mettent en avant des programmes distrayants qui attirent une large audience. Radio-Paris est animé par des collaborationnistes parisiens qui critiquent parfois le Régime de Vichy. C'est la « guerre des ondes ».
Complément :
Source de ce texte : Témoignage recueilli auprès de Madame Renée Thouanel-Drouillas[*], complété par des informations contenues dans l'ouvrage de Patrick Eveno, Guerre et médias : De la grande guerre à aujourd'hui, Canopé, Futuroscope, 2014.
Questionnements⚓
1/ Quels sont les médias pendant la Seconde Guerre mondiale ?
2/ Pourquoi la radio est un média efficace pour la Résistance ?
3/ Pourquoi parle-t-on d'une « guerre des ondes » ?
4/ En quoi construire un appareil radio est-il un acte de résistance ?
Etape 3 : Analyser⚓
Discours du maréchal Pétain prononcé à la radio française le 17 juin 1940⚓
« Français !
A l'appel de M. le président de la République, j'assume à partir d'aujourd'hui la direction du gouvernement de la France.
Sûr de l'affection de notre admirable armée, qui lutte avec un héroïsme digne de ses longues traditions militaires contre un ennemi supérieur en nombre et en armes, sûr que par sa magnifique résistance elle a rempli son devoir vis-à-vis de nos alliés, sûr de l'appui des anciens combattants que j'ai eu la fierté de commander, sûr de la confiance du peuple tout entier, je fais à la France le don de ma personne pour atténuer son malheur.
En ces heures douloureuses, je pense aux malheureux réfugiés, qui, dans un dénuement extrême, sillonnent nos routes. Je leur exprime ma compassion et ma sollicitude. C'est le cœur serré que je vous dis aujourd'hui qu'il faut cesser le combat.
Je me suis adressé cette nuit à l'adversaire pour lui demander s'il est prêt à rechercher avec nous, entre soldats, après la lutte et dans l'honneur, les moyens de mettre un terme aux hostilités. Que tous les Français se groupent autour du gouvernement que je préside pendant ces dures épreuves et fassent taire leur angoisse pour n'écouter que leur foi dans le destin de la patrie. »
Attention :
L'allocution du maréchal Pétain du 17 juin 1940 a été prononcée à 11 h 30 à la radio de Bordeaux.
Discours du général de Gaulle prononcé à la radio de Londres le 18 juin 1940⚓
« Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat.
Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l'ennemi. Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui. Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !
Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire. Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte.
Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limites l'immense industrie des États-unis. Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France.
Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.
Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi. Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas. Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la Radio de Londres. »
Attention :
L'appel du Général de Gaulle prononcé à la radio de Londres le 18 juin 1940 n'a pas été enregistré.
Complément : Affiche ayant suivie l'appel du 18 juin placardée à Londres

Questionnements⚓
Complétez l'annexe 1 de l'activité qui contient ce tableau :
Discours de Pétain | Discours de De Gaulle | |
Auteur du texte | ||
Date du texte | ||
Où a lieu le discours ? Par quel moyen ? | ||
Que demande-t-il aux Français face à la guerre ? | ||
Quelles sont les causes de la défaite ? | ||
Faut-il discuter avec les Allemands ? | ||
Annonce principale du discours |
Annexe 1.
Étape 4 : Préparer la présentation de l'objet⚓
Méthode :
Reprenez les réponses aux questions précédentes et, à partir de vos connaissances, réalisez une carte mentale sur l'objet : le but est de le présenter avec des notes. Vous veillerez à décrire finement l'objet, à préciser sa signification et son utilisation durant la Seconde Guerre mondiale. Votre mission est de faire revivre l'objet, d'en raconter son histoire.
Quelques conseils :
1/ Réfléchissez en surlignant dans vos réponses et prises de notes les mots-clés qui devront apparaître sur la carte mentale. Faîtes ensuite un brouillon et structurez les éléments que vous utiliserez à l'oral.
2/ N'oubliez pas de vous exercer en présentant tour à tour l'objet.
Enfin, vous pouvez bien évidemment effectuer des recherches pour élargir vos connaissances sur "Communiquer durant la seconde guerre mondiale".
Attention : Vous devrez présenter oralement l'objet à d'autres élèves et de manière vivante :
- oral court (5 mn), audible, compréhensible, dynamique à l'aide des notes rédigées sous forme de carte mentale
- nécessité de montrer/démontrer ce que l'on avance (appui de l'objet + citer ses sources)